Comment peut-on aller au Panama et ne pas s’attarder un moment sur le fameux canal ?
Cette prouesse technique qui permit d’ouvrir une porte entre deux océans et changea l’économie et le statut d’un pays !
Avant tout, il faut savoir que l’idée d’un canal ne date pas d’hier. En effet, la première fois que l’on a mentionné l’idée d’un canal à travers l’isthme du Panama date de 1534, c’est dire si cela remonte…
Avant que celui-ci ne soit construit, le royaume d’Ecosse tenta de créer une route de commerce sur terre en 1698, mais l’idée fût abandonnée en 1700 en raison des conditions inhospitalières.
C’est finalement le 27 janvier 1855 qu’ouvre le Chemin de fer du Panama, c’est le 1er chemin de fer transcontinental, pas le plus grand c’est vrai, mais le premier quand même !
Le 1er janvier 1882, après le succès du canal de Suez, les Français commencèrent la construction d’un canal au niveau de la mer (sans écluse) au Panama, sous la direction de Ferdinand de Lesseps (à l’origine du canal de Suez) grâce à une levée de fonds géante à la Bourse de Paris. En septembre de la même année, un tremblement de terre secoua le Panama et provoqua une chute du cours des actions de la Compagnie. De plus, des maladies telles que la fièvre jaune et la malaria ainsi que les conditions climatiques mettront à mal le projet, que Gustave Eiffel sauvera en concevant un système de dix écluses. Cela n’empêchera pas la faillite de la compagnie en 1889, déclenchant ainsi le fameux Scandale de Panama, qui mit à jour une affaire de corruption au niveau politique Français. Encore une histoire à la Madoff !
En 1894, la Compagnie nouvelle du canal de Panama, faute de soutien financier, doit à son tour cesser ses activités dix années plus tard.
C’est donc après plus de 21 ans et près de 20 000 ouvriers décédés, que la France renonce au canal et finit par vendre les droits d’exploitation et de construction du canal aux Etats-Unis le 18 novembre 1903.
Les Américains ayant plus de fonds et plus de soutien de la part du gouvernement Panaméen, le projet s’avère plus viable. Ils sont forts ces Ricains…
Les États-Unis élaborent alors un nouveau projet impliquant la construction de trois ensembles d’écluses et la création d’un lac artificiel, le Lac Gatún, qui fût lors de sa création le plus grand lac artificiel du monde. (Détrôné par le Lac Volta, au Ghana en Afrique, en 1965).
Après plus de dix années supplémentaires de travaux, le canal est enfin achevé et inauguré le 15 août 1914. La zone du canal restera sous administration américaine jusqu'en 1979, date à laquelle elle est rétrocédée au Panama.
Voilà pour l’histoire du canal, j’espère ne pas avoir été trop barbant, mais il est assez difficile d'expliquer tout ceci en très peu de lignes !
En ce qui concerne son fonctionnement, je vais essayer d’être bref :
Il y a six écluses. Trois côté Pacifique et trois côté Atlantique (Caraïbe). Les trois premières écluses permettent au bateau de monter en altitude de 26 mètres afin de rejoindre le lac Gatún. De là commence la traversée du Panama sur environ 75 km, pour terminer sur les trois dernières écluses qui lui permettront de redescendre (26 mètres) au niveau de la mer, mais de l’autre côté . En moyenne une traversée du canal pour un cargo prend environ huit heures.
Nous avons eu l’occasion de visiter l’une des écluses du canal, celle de Miraflores, côté Pacifique. Nous y avons découvert le fonctionnement des écluses et appris beaucoup sur l’apport économique de ce dernier.
En effet, en 2003, le chiffre d’affaires annuel du canal a dépassé le montant d’un milliard de dollars pour un bénéfice du tiers. Car il va de soi que le passage du canal n’est pas gratuit !
Les navires plus petits payent une taxe en fonction de leur longueur. Nous avons uniquement trouvé les chiffres de 2006. A ce moment là, les taxes étaient de :
La taxe la plus élevée payée à ce jour était le 30 mai 2006 par le porte-conteneurs Maersk Dellys et s’élevait à 249 165 $. La taxe la moins élevée était de 36 centimes, payée par l’aventurier américain Richard Haliburton qui parcourut le canal à la nage en 1928.
Les bateaux ayant la plus grande taille admissible dans le canal sont désignés sous l’appellation « Panamax » ; un nombre croissant de navires dépasse cette taille, ils sont appelés « post-Panamax ». La taxe moyenne est de 54 000 $.
Actuellement, le canal est en travaux d’agrandissement pour augmenter sa capacité et ainsi accueillir des bateaux plus grands. La fin des travaux est prévue pour 2014.
Voilà pourquoi le Panama, si petit soit-il, prend une place si importante dans l’économie mondiale. Cette économie ne cesse de croître surtout depuis ces dix dernières années. La ville de Panama a totalement changé de visage et connait une croissance comme jamais.
L’architecture de cette ville est proche de celle de Miami et ne ressemble en rien aux autres villes d’Amérique Centrale !
Sonia & Jocelyn, le 17.06.2013 à 07:12:25
Merci beaucoup à vous trois pour vos commentaires si agréables à lire et si encourageant ! Ça nous fait très plaisir !!! :)
Nous allons essayer de faire plus d'articles du même genre.
A très bientôt pour les aventures colombiennes ! ;)
SISI, le 16.06.2013 à 16:42:21
Il est vrai qu'après les vestiges mayas l'architecture coloniale, les volcans et les mangroves, difficile d'imaginer que vous êtes toujours en Amérique centrale.
Vos récits sont comme un bon roman, on les dévorent et attendons la suite avec impatience.
Alors en route pour l'Amérique latine avec nos deux aventuriers !
caroline.pageau@wanadoo.fr, le 14.06.2013 à 17:52:21
Merci beaucoup pour vos articles toujours passionnants, une étoile supplémentaire pour celui du canal de Panama, bravo ! On comprend et on retient plus de choses que dans les meilleurs documentaires ! Le vécu quoi !
J'ai hâte de voir la suite de vos aventures, bonne continuation !
La Nantaise du p'tit dej' !
Caroline
Chantal Delefortrie, le 13.06.2013 à 22:58:01
SUPER!
Cela me rappelle mon passage du canal en 1976 et le très beau cadeau que vous m'avez offert pour Noël ;-) Merci pour votre agréable partage les Jeunes et très gros bisous à vous partager.
diego, le 30.07.2013 à 10:01:16
Un grand merci pour tous vos articles et conseils très précieux. Ayant beaucoup voyagé j'ai souvent recherché des infos sur internet et là j'avoue que les vôtres sont très intéressantes et précises. Je vous souhaite beaucoup de plaisirs et d'enrichissements personnels, même si parfois il est difficile de voir comment vivent les peuples, ce sont souvent ceux qui ont le moins qui donnent le plus ...
Diego