Parc du Corcovado

(Jeudi 23 Mai 2013)

Aujourd’hui c’est le grand jour pour nous, l’un des jours que nous attendons avec impatience depuis des mois : nous allons enfin au Corcovado ! 

Le Corcovado est un grand parc national du Costa Rica, qui regorge de richesses, de plein d’animaux. 

S’il y a un parc dans lequel un guide peut être essentiel, c’est bien celui-là ! 

Nous avons donc choisi de prendre un guide pour traverser le parc sur la période préconisée, soit durant trois jours et deux nuits. 

 

Nous décollons donc de l’auberge à 6h du matin pour prendre un taxi avec notre guide. Arrivés un peu avant 7h à Caraté, nous entamons notre marche avec l’essentiel de nos affaires et notre nourriture pour trois jours sur le dos. 

A peine partis, nous découvrons un paysage vraiment merveilleux : la mer transparente qui se déchaine à notre gauche et la danse et belle forêt verdoyante à notre droite … Nous tombons directement sous le charme !

 

Et c’est parti pour plusieurs heures de marche. En moyenne, les gens mettent 8h pour aller à la Sirena (le lieu dans lequel nous dormons). 

Durant ce périple, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer : nous marchons sur la plage, dans la forêt, sur des sentiers plus ou moins marqués, c’est plat, ça monte et ça descend, nous traversons des cours d’eau en marchant sur des troncs d’arbres, des galets ou pieds nus. L’eau peut aller des chevilles à la poitrine (dans ce dernier cas, on conseille d’attendre que la marée descende, mais il y en a qui le font, oui oui !!! ). 

En ce qui nous concerne, nous avons dû courir à plusieurs reprises, sur la plage ou sur de gros galets, pour éviter de nous faire balayer par la mer, lorsque la marée monte… Je crois que c’est ce qu’il y a de plus difficile d’ailleurs, surtout avec les sacs sur le dos ! 

 

Bref, après quelques heures de marche, nous faisons quelques haltes pour voir des animaux qui se trouvent dans les alentours. 

Nous rencontrons alors deux biches et un beau fourmilier (qui ne sont pas les plus évidents à voir), ainsi que plusieurs petits sangliers, qui loin d’être craintifs, s’approchent facilement de nous et nous regardent droit dans les yeux. 

Durant notre marche rapide, je suis le guide sans trop faire attention à chacun de mes pas, jusqu’à ce que j’entende Jocelyn crier « un serpent ! ». De suite nous faisons demi-tour et regardons de plus près le serpent qui se cache juste dessous un bout de bois. Le guide nous explique qu’il s’agit d’un fer de lance, c’est un serpent très dangereux qui est principalement nocturne et qui peut amener une personne à la mort en moins de 6h. Il nous dit même que si un sérum n’est pas injecté dans les trois premières heures, la personne mordue peut perdre son membre. A en faire froid dans le dos ! Jocelyn marchant derrière moi, me dit qu’il a vu mon pied à moins de 5 cm du serpent et qu’il a manqué à son tour de marcher dessus lorsqu’il s’est enfuit… La frousse ! Mais nous prenons tout de même quelques photos avant de le pousser en dehors du sentier (pour éviter que d’autres personnes prennent un risque). 

 

Après ce petit moment sympathique, nous continuons en direction de la Sirena entourés de aras, de singes araignées, capucins et singes hurleurs, de papillons et de nombreux autres oiseaux… 

Soudain, nous apercevons un félin dans le feuillage à notre gauche, nous le reconnaissons de suite, il s‘agit d’un puma, il est magnifique ! Il semble manger quelque chose… A peine le temps de sortir appareil photo et caméra, il préfère terminer son repas ailleurs, il se lève tranquillement et s’enfonce doucement dans la forêt avec un iguane dans la gueule !

Juste incroyable, nous avons eu la chance de voir un puma ! Le guide nous répète que c’est assez rare à voir et que nous avons de la chance… C’est bien ce qu’on lui dit depuis le début, on a une bonne étoile au-dessus de notre tête, on va voir que de belles choses !

 

Et c’est reparti en direction de la Sirena où nous arrivons à 17h, complètement épuisés et dégoulinants, nous nous précipitons dans les douches. Et c’est alors que des trombes d’eau commencent à tomber, heureusement nous sommes à l’abri ! 

 

Bilan de cette première journée : elle était juste géniale, nous n’avons pas eu de pluie en pleine saison des pluies et nous avons vu plein d’animaux, pour la plupart difficiles à voir : la chance !

 

 

(Vendredi 24 Mai 2013)

Debout à 4h30, nous quittons le campement à 4h45 avec une lampe frontale pour aller explorer les lieux avant que le jour se lève. Objectif de ce début de matinée : voir un ocelot, ce beau félin qui est nocturne et plutôt timide.

C’est l’animal le plus rare à voir ici avec le jaguar. Mais vu la chance que nous avons eue hier nous y croyons et visiblement le guide aussi !

Nous le cherchons, tournons, attendons… Mais rien à faire, ce ne sera pas pour ce matin, dommage…

Vers 6h30 la pluie commence à tomber, nous décidons donc de rentrer au campement pour prendre un bon petit-déjeuner avant de repartir pour de nouvelles aventures. 

De toute façon, quand la pluie tombe, les animaux ont plutôt tendance à se cacher, alors nous attendons un peu que la pluie cesse avant de repartir…

 

Durant cette journée, nous voyons un peu moins d’animaux : des grenouilles, leurs nids, des chauves-souris, des oiseaux, deux chouettes et une maman sanglier avec trois bébés. D’après notre guide, c’est très rare, c’est la première fois qu’il voit ça, normalement cette espèce n’a qu’un ou deux bébés. Et d’après lui les bébés que l’on voit ont deux ou trois jours, ils sont trop mignons !!!

 

Lors de notre pose de midi, nous rentrons au campement pour manger un morceau et nous rencontrons une équipe de télévision composée de sept hommes. Ils ont cherché toutes la matinée des animaux, mais à sept ils ont eu beaucoup moins de chance que nous et n’ont pas vraiment vu grand-chose… 

Ils nous demandent alors gentiment si nous pouvons leur donner nos vidéos pour les aider à faire leur reportage. Ils sont là pour faire un reportage vidéo sur le Corcovado afin d’encourager la population locale à venir découvrir cet endroit magique ! 

Pour nous remercier de nos images, ils nous proposent de nous interviewer et nous acceptons histoire de rigoler un peu !

Juste après l’interview, on nous explique qu’en fait c’est une chaîne nationale et que l’émission va être diffusée la semaine prochaine. Donc dès que nous aurons les images, promis, nous les mettrons sur notre site !

 

Dans la dernière partie de la journée, le guide nous en apprend plus sur la forêt primaire et la forêt secondaire, il nous en apprend également sur tous les animaux, plantes et arbres que nous croisons, sur les différentes fourmis, grenouilles, oiseaux… Nous nous lançons également à plusieurs reprises à la recherche d’un tapir. Cet animal est l’un des plus faciles à voir dans le parc, mais visiblement durant la saison des pluies c’est un peu plus difficile. 

Nous avons beau le chercher en suivant ses traces, en nous servant de notre odorat afin de détecter quelques odeurs et en nous faufilant entre les lianes et les branches pour accéder à des endroits où l’on peut probablement en voir un, rien à faire, nous n’en voyons pas ! Le guide nous dit même qu’il est trop commun pour nous, il ne fait pas partie des animaux rares pour qu’on puisse le voir !

 

La nuit ne va pas tarder à tomber, nous rentrons au campement par la plage. Sur cette dernière, nous apercevons un oiseau sur le sable, il est vivant, bouge, mais semble faible et semble avoir un problème au niveau du cou, car il n’arrive pas à tenir debout et tombe vers l’avant… Jocelyn le prend dans ses mains pour le mettre en hauteur en espérant qu’il se rétablisse et qu’il pourra se remettre à voler plus tard. Comme ça, il est moins à la vue des prédateurs sur la plage et il craint moins la montée de la mer…

 

Suite à cette petite rencontre, nous nous dirigeons vers la Sirena, quand soudain les buissons bougent sur notre droite, il s’agit d’un ocelot. Et oui, la nuit tombe, il redevient actif. Nous décidons de nous asseoir par terre en espérant qu’il passe devant nous. Nous attendons quelques minutes, quand soudain il apparait et traverse devant nous le grand chemin en courant. Nous n’avons pas le temps de prendre des photos, bien trop rapide cet ocelot, mais par contre, nous réussissons à le filmer. Vous verrez ce petit bout de film dans notre futur montage vidéo sur l’Amérique Centrale !

 

Encore une fois incroyable, nous avons vu un ocelot, cet animal qui est si rare à voir. En général c’est très difficile de voir un félin, alors deux, c’est quasiment improbable en deux jours ! 

Qu’est ce qu’on dit déjà ? Ah oui c’est vrai : on a trop de chance !!!

 

Aller, on retourne à la douche, on mange et au dodo, il faut prendre des forces pour demain, la longue route du retour nous attend ! 

 

 

(Samedi 25 Mai 2013)

Dernière journée au parc du Corcovado, un peu tristes de repartir déjà, nous nous levons à 4h du matin pour partir vers 5h. Nous marchons plus tranquillement qu’à l’aller, car nous avons pris les devants sur la marée (qui est aujourd’hui l’une des plus hautes de l’année). 

Sur le chemin du retour, nous ne nous attendons pas à voir grand-chose, mais nous nous trompons. 

Nous croisons les chemins de nombreux singes, de nombreux aras et autres oiseaux. Nous avons même la chance de voir d’assez près un toucan dans un arbre en face de nous, deux fourmiliers, un autre serpent (cette fois-ci inoffensif) et cerise sur le gâteau, nous sommes tombés sur un troisième félin aussi difficile à voir qu’un puma ! 

Cette fois-ci, il s’agit d’un jaguarondi, une sorte de chat sauvage avec une tête semblable à celle d’une loutre. Trop drôle ! En plus, il nous voit, mais continue à chercher de la nourriture devant nous, il trouve une banane, la prend dans sa gueule et va l’enterrer plus loin afin de la manger quand elle sera vraiment mûre. Tout ça devant nous, sans aucune crainte !

 

Encore une fois (et cette fois c’est la dernière) c’est incroyable ! Trois félins en trois jours, c’est juste inespéré, incroyable, rare (on ne trouve pas d’autres mots… ). 

Oui oui, là c’est définitif, nous avons vraiment une chance impressionnante. D’après le guide, ça n’est arrivé qu’une seule fois avant et il n’y était pas pour le voir !

 

Après un si bon séjour et autant de chance, nous ne pouvons rentrer que ravis du parc du Corcovado et nous ne regrettons en aucun cas d’avoir pris un guide et d’y avoir passé du temps, même si cela nous a coûté cher…

 

 

Conseils aux voyageurs : 

Le Corcovado en quelques mots :

• Il est préférable de choisir un guide sur recommandations. Nous avons rencontré des guides qui ne connaissaient pas vraiment l’environnement…
• Notre guide fait partie de l’agence : Surcos Tours et se nomme Roger, Nito est également connu pour être très bon !
• Taxi entre Puerto Jimenez et Caraté = 10 à 15 $ par personne. Environ 45 minutes et c’est le guide qui le réserve.
• Possibilité de prendre un colectivo = 10 $ par personne. Il n’y a en que deux par jour, ils sont donc plus lents, s’arrêtent tout le temps et vous risquez d’être serrés dedans.
• L’entrée pour le parc du Corcovado se fait entre 3 semaines et un mois à l’avance. Vous pouvez contacter directement le parc ou votre guide qui se chargera de la réservation. Attention : si vous contactez le parc, il vous demandera de payer dans les 48h en passant dans une banque.
• Le parc coûte 10 $ / personne / jour
• Les repas coûtent entre 20 $ (petit-déjeuner) et 25 $ (déjeuner et dîner) et vous n’avez pas le choix. Ils se réservent également en amont.
• Deux possibilités pour passer la nuit : en tente dans un endroit sec et couvert à 4 $ / personne / nuit. Ou en dortoir à 8 $ le lit / personne / nuit.
• La meilleure saison pour y aller est entre mars et avril.
• Il y a environ 22 km de marche qui se font en 8h environ entre Caraté (là où le taxi vous dépose) et la Sirena (endroit où l’on dort).
• Prévoir bonnes chaussures de marche, qui peuvent aller dans l’eau c’est mieux. Si possible, prévoir une paire sèche en plus c’est agréable.
• Prévoir repélant contre les moustiques et crème solaire.
• Attention, c’est bien trop humide là-bas, rien ne sèche, même pas la serviette (bonjour les odeurs !)