(Du Mardi 5 au Jeudi 7 Novembre 2013)
Après un passage dans la ville de Potosi (ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde), nous sommes allés à Sucre visiter un peu la ville…
Ensuite, nous prenons ce mardi un bus pour 10h de route en direction de la ville de Villazon qui est la ville frontalière à l’Argentine.
Le voyage se passe bien, on s’habitue presque à dormir dans les bus maintenant !
Dès 6h, à notre arrivée à Villazon, une dizaine de personnes se jettent sur nous et les autres voyageurs pour nous vendre des billets de bus en direction de l’Argentine. C’est alors que nous croisons une jeune fille que ça fait bien sourire ! Elle parait avoir plus ou moins notre âge et nous semble bien connaître le coin… Nous nous permettons donc de l’aborder pour savoir si elle est d’Argentine et si elle peut nous conseiller. Vraiment très gentille, Luciana nous répond qu’elle est bien d’Argentine (elle vit à quelques kilomètres de Buenos Aires) et nous dit qu’elle nous accompagnera au passage de la frontière avec plaisir !
C’est alors que le conducteur du bus, nous annonce qu’il faut prendre un taxi pour aller jusqu’à la frontière, mais, c’est très ennuyés que nous réalisons que nous n’avons plus un sou bolivien en poche !
Et oui, nous avons oublié l’une de nos règles principales lors d’un passage de frontière: garder de la monnaie du pays en poche! Mais comme nous avons des dollars (retirés auparavant en Equateur) et que nous savons que le dollar est particulièrement apprécié en Argentine, nous ne nous sommes pas posés de question…
Heureusement pour nous, Luciana nous propose gentiment de nous payer le taxi que nous partageons. Nous proposons de la rembourser en Argentine, mais il n’en n’est pas question, elle le fait avec plaisir !
Nous prenons donc un taxi ensemble et passons la frontière tranquillement, oui oui nous disons bien tranquillement, car nous patientons dans la file d‘attente pendant plus d’une heure et demie, c’est notre passage de frontière le plus long…
Une fois les tampons sur nos passeports, nous passons à l’étape fouille des sacs qui se passe très bien de mon côté, car une femme fait juste semblant en mettant une main dans mon gros sac et ouvre mon petit sac rapidement. Quant à Jocelyn, le monsieur qui s’occupe de lui, se contente de retourner une partie du contenu de son sac sans même regarder ce qu’il fait et tout en parlant avec un ami ! Autant dire que la fouille n’est pas très sérieuse et qu’elle est juste là pour nous embêter (et oui, il faut refaire les sacs après ça ! )
Allez, c’est parti, quelques petites minutes de marche en direction du terminal de bus et nous pouvons souffler un peu… enfin quoi que…
A peine arrivés, des rabatteurs nous accostent pour nous vendre un ticket de bus. Nous avons décidé d’aller à Rosario pour nous diriger plus facilement ensuite vers les chutes d’Iguazu et, sur les conseils d’un policier croisé précédemment, nous demandons à l’agence qui veut nous vendre un ticket de bus s’il s’agit bien d’un bus direct. Ce dernier nous le confirme sans hésiter et nous presse d’acheter le billet, car il va partir dans 10 minutes !
D’après ce que l’on comprend, nous allons passer encore une nuit dans un bus, je préfère donc aller au petit coin auparavant (car les toilettes dans les bus ne sont pas luxueux, on peut s'estimer heureux s’il y a de l’eau et on a de la chance si de plus il y a du savon!!! ).
Pendant que Jocelyn s’occupe de payer le bus avec des dollars (et oui, nous n’avons que ça pour le moment), l’un des gars m’indique où sont les toilettes et m’affirme que c’est gratuit. J’y vais donc au pas de course car nous n’avons pas le temps et là figurez-vous qu’une jeune femme m’empêche de rentrer, car c’est payant et impossible de négocier 20 centimes pour un pipi, même quand on n’a pas de monnaie !!! Je vais donc demander au gentil monsieur qui m’a dit que c’était gratuit de me le payer, car ça urge vraiment !!!
Allez, c’est parti pour quelques longues heures de bus, nous nous attendons à y passer la nuit, lorsque le bus s’arrête et que tout le monde descend… Et oui, il est 13h et c’est le terminus, même si nous sommes très loin de Rosario, car nous sommes à Jujuy !
Pendant que Jocelyn patiente à l’arrière du bus pour récupérer les sacs, je demande au conducteur quel bus nous devons prendre ensuite et à quelle heure ?
Il me répond rapidement qu’un homme va nous emmener à une autre station pour prendre un colectivo qui nous conduira à un autre terminal de bus d’où nous partirons dans environ 1h30.
Je vais donc prendre les sacs avec Jocelyn lorsque l’homme qui sort les sacs du bus nous demande de lui donner des sous parce qu’il nous a aidé. C’est bien la première fois que l’on nous demande ça !!! Bref, on lui donne un petit quelque chose et le temps de nous retourner, il n’y a plus personne. Nous demandons donc au chauffeur du bus de nous indiquer la route pour aller rejoindre le colectivo et il nous répond de quitter le terminal et d’aller toujours tout droit. Nous enfilons nos gros sacs sur notre dos et nous partons à la recherche d’un terminal de colectivos. Sur le chemin, nous demandons à deux policiers qui nous indiquent d’aller encore tout droit, puis sans rien voir, nous interrogeons d’autres gens qui nous conseillent les uns après les autres de retourner au terminal de bus, car il n’y a pas d’arrêt de colectivos dans le coin…
Nous retournons donc au terminal après une demi-heure de marche et cherchons le bureau de la compagnie de bus. Nous tombons sur une petite dame et c’est assez agacés que nous lui expliquons la situation. Elle nous indique alors une nouvelle route et nous partons dans cette autre direction. Une nouvelle demi-heure de marche en montant des routes à pic cette fois, et toujours sans succès…
Nous revenons vraiment énervés au terminal et cette fois-ci la dame appelle quelqu’un qui vient nous chercher pour nous accompagner à l’arrêt, qui est en fait le premier lieu où nous sommes allés et où nous avons interrogé la police !
Bref, un monsieur nous aborde pour nous changer nos billets de bus contre de nouveaux billets. Il est 14h passé et nous n’avons pas mangé depuis plus de 24h… Nous lui demandons donc si nous avons du temps pour aller manger et il nous dit que nous avons une demi-heure top chrono ! Nous nous dépêchons dons d’aller grignoter un bout dans le restaurant d’en face et ne mangeons pas le menu entier, car nous n’avons pas le temps ! Juste à l’heure, nous allons attendre le colectivo à l’arrêt…
Une heure s’écoule, puis deux, puis trois… Les gens autour de nous s’impatientent sérieusement et parlent d’aller voir la police pour déposer plainte, ce n’est pas normal d’avoir autant de retard d’après eux, cela a un impact sur le lendemain et leur travail…
En ce qui nous concerne, nous avons l’habitude d’attendre et vu ce qu’il vient de se passer, nous sommes juste un peu blasés et dégoûtés de nous être tant pressés à manger et de ne pas avoir terminé notre repas inutilement…
Après plus de trois heures, on nous annonce que finalement le colectivo est en fait un bus comme les autres et non un minibus comme dans les autres pays, et que ce dernier ne viendra jamais, c’est le bus final qui vient nous chercher… Bizarre cette histoire, on ne saura jamais vraiment ce qu’il s’est passé, mais peu importe…
Au moment de l’embarquement des bagages, le monsieur qui monte les bagages dans le bus demande 60 pesos à Jocelyn, soit l’équivalent d’un peu plus de 7 €. Vu le prix que nous avons payé nos billets de bus, nous ne comprenons vraiment pas !!! Nous demandons alors à des gens dans le bus ce qu’il en est et ils nous répondent qu’ici tout le monde paye un petit quelque chose (comme un pourboire) lors de l’embarquement et du débarquement des bagages, mais 60 pesos pour deux bagages c’est énorme !!! Nous allons donc discuter avec le gars qui nous a demandé les 60 pesos, mais rien à faire, il prétend que c’est parce que nos bagages sont énormes… Bref, nous ne pouvons rien faire, nous sommes des touristes !
Encore une fois, c’est assez énervés que nous nous installons dans le bus et que nous y passons la nuit.
Le lendemain matin, alors que je dors encore (enfin j’essaye), Jocelyn guette la route… Quand soudain, un homme monte (nous sommes en haut d’un bus à étage) et nous montre du doigt en nous faisant signe de descendre et plus vite que ça s’il vous plaît ! J’enlève rapidement mon masque, mes boules kies, nous remettons nos chaussures à la quatrième vitesse et nous empressons de rassembler toutes nos affaires. Les gens nous regardent bizarrement avec un sourire en coin… Au pied du bus, nous nous rendons compte que le chauffeur nous a lâchés en plein milieu d’un échangeur d’autoroute sans rien nous dire et personne pour nous indiquer quoi que ce soit…:/
Je refais donc bien les sacs pendant que Jocelyn se dirige vers une station d’essence qui n’est pas trop loin, histoire de demander quelques renseignements…
Heureusement pour nous, il tombe sur une dame très gentille qui lui explique qu’il faut que l’on prenne le bus et lui échange de la monnaie pour nous aider !
Nous prenons donc le bus jusqu’à ce que ce dernier nous dépose dans un quartier avec quelques auberges. Nous partons donc à la recherche d’une auberge et finissons par en trouver une environ 1h30 après le début de nos recherches… (ahhh quelle galère&hellip
Nous prenons une petite douche, lavons quelques vêtements, faisons un petit tour dans la ville et passons une nuit, pas très reposante d’ailleurs, car trois personnes rentrent dans notre dortoir vers 3h du matin en faisant beaucoup de bruit, en allumant les lumières et en parlant à voix haute…
Au bout de quelques minutes, je me lève pour leur demander de baisser le ton, car il y a des gens qui dorment et je leur rappelle qu’ils sont dans un dortoir ! Ils vont alors se coucher en rigolant… Bon ok, l’alcool ça n’aide pas à être discrets !
Mais le lendemain, vers 7h du matin, ces derniers recommencent de plus belle, et là c’est vraiment énervée que je me lève pour leur demander de respecter les gens ! C’est vrai j’avoue, je m’énerve facilement là, mais après deux nuits dans le bus et toutes nos mésaventures, je crois que nous avons besoin d’un peu de repos !!!
Bref, après toutes ces petites péripéties, on va dire que nos débuts en Argentine ne commencent pas très bien… On va voir comment se passe la suite !
Bon à savoir :
Le dollar est particulièrement apprécié en Argentine, car leur monnaie (le peso) n’est pas vraiment stable.
Pour cela, beaucoup de change se fait au noir, dans les rues. Ici, ils appellent ça le dollar bleu. Mais c'est connu et semble légal puisque chaque jour, la véritable valeur du dollar et celle du dollar bleu sont affichées dans le journal.
Par exemple, lorsque nous avons changé des dollars dans la rue, le taux de change officiel était de 1 $ = 5,90 pesos et le dollar bleu était à 1 $ = 9,60 pesos, soit nettement plus.
Nous sommes donc arrivés avec l’équivalent de 500 € en dollars et nous sommes repartis avec l’équivalent de 800 € en pesos, soit une différence de 300 €, c’est vraiment énorme et ça permet de faire de sacrés économies au quotidien. Surtout sachant qu’en Argentine la vie est nettement plus chère que dans les pays précédemment visités, surtout au niveau des transports en commun !!!
Avis aux voyageurs : si vous voulez retirer des dollars, faites-le dans les pays frontaliers, car il n’est pas possible de retirer des dollars dans les distributeurs en Argentine !
Conseils aux voyageurs :