(Mercredi 1er Mai 2013)
Debout tôt, nous faisons quelques magasins à Libéria afin de trouver une tente. En effet, avant de partir nous avions beaucoup hésité sur le fait d’en prendre une ou non et nous avions finalement décidé de ne pas en acheter en voyant que les tentes légères allégeaient également le portefeuille ! Nous avions peur de ne pas pouvoir la rentabiliser… Mais au fil de nos rencontres et conversations, nous décidons d’en acheter une pour économiser davantage d’argent.
Nous nous lançons donc de bon matin à la recherche d’une tente, nous avions déjà commencé à regarder un peu avant et nous nous rendons compte que ce n’est pas évident d’en trouver une qui nous corresponde : pas trop chère, légère et avec le bon nombre de places ! Alors un conseil aux tourdumondistes : n’hésitez pas et achetez-en une en France, il y a plus de choix (y compris sur Internet). Et c’est la même chose pour une popotte pour faire la cuisine, ça va de paire avec la tente !
Après avoir fait le tour de quelques magasins, nous trouvons enfin une tente qui peut nous correspondre, nous achetons donc également deux petits tapis de sol pour ne pas dormir complètement à la dure (même si c’est un peu le cas avec aussi !).
Et c’est parti pour un peu plus de trois heures de route, avec une fin un peu rock-en-roll, car la route n’est pas goudronnée entre Nicoya et Ostional, c’est un chemin de terre avec des cailloux, des bosses et des trous bien-sûr ! Nous aurions préféré avoir un 4x4, mais ça n’a malheureusement pas été possible, nous nous débrouillons donc avec une voiture (mais ça va, elle tient le coup !)
Nous arrivons dans l’après-midi dans le petit village d’Ostional, nous sommes le 1er mai, c’est la fête du travail, rien n’est ouvert (en même temps il n’y a pas grand-chose)… Ce n’est pas grave, nous nous dirigeons vers une sorte de bar et nous abordons deux femmes et un monsieur qui discutent pour leur demander des renseignements afin de voir les tortues (où ? quand ? comment ? &hellip
Le monsieur apprécie que nous parlions en espagnol et commence à bien discuter avec nous. Il nous explique que ce n’est pas la période pour voir des tortues et que c’est mieux en octobre. Il nous dit également que nous devons juste nous balader sur la plage qu’il y a derrière le village une fois la nuit tombée et si nous avons beaucoup de chance nous en croiserons une !
Génial, nous sommes au bon endroit, et comme nous savons que nous avons une bonne étoile au-dessus de nous, nous y croyons fort : nous en verrons une !
Nous remercions donc le gentil monsieur avant de partir à la recherche de quelque chose à manger et d’un logement. A Ostional il n’y a pas beaucoup de logements et comme nous venons de louer une voiture, nous voulons tenter quelque chose : dormir dedans, ça la rentabilisera davantage !
Nous nous garons donc au bord de la plage et allons nous poser un peu sur cette dernière en attendant le coucher du soleil…
Profitant pleinement de ce moment magique où nous admirons le soleil se coucher derrière l’océan, nous nous rendons compte de la chance que nous avons et pensons bien fort à vous tous !
Après ce beau moment, nous entamons notre marche sur les bords de la plage avec l’espoir de croiser le chemin d’une tortue ! Et c’est le cas, dès les premières minutes de notre balade, nous rencontrons une tortue qui sort de la mer en direction du sable pour pondre ses œufs.
Pour ne pas la déranger et la désorienter, nous ne l’éclairons pas et la laissons trouver son chemin, nous tendons uniquement l’oreille pour savoir vers où elle se dirige et ne pas la déranger sur son passage.
Quelques petites minutes après et nous entendons un bruit un peu différent, nous allumons donc une lumière rouge (ce qui normalement ne la dérange pas, ou moins en tout cas).
Nous la voyons alors creuser avec ses pattes avant pour se faire un emplacement, puis avec ses pattes arrières pour faire le trou afin d’y déposer ses œufs.
C’est vraiment impressionnant de la voir faire, nous ne pouvions imaginer l’habilité dont les tortues font preuve en creusant leur trou, elles se servent de leurs pattes arrières comme de deux mains avec lesquelles elles prennent le sable pour le sortir. La nature est vraiment bien faite !
Au bout de quelques minutes, nous nous rendons compte que notre jolie tortue s’est installée au même endroit qu’une autre précédemment, car elle déterre des œufs tout chauds… Cela nous attriste un peu, mais c’est la nature, nous n’y pouvons rien et elle non plus…
Une fois son trou terminé, c’est bon, elle peut commencer à pondre, nous la laissons donc en paix avant de la voir reboucher son trou et repartir tranquillement en direction de l’océan, où elle se laissera emporter par les vagues…
Nous venons de vivre tous les deux un moment magique dont nous rêvions depuis longtemps et dont nous nous souviendrons sûrement toute notre vie, c’était génial !
Conscients de la chance que nous avons, nous continuons notre balade en espérant fortement en voir une seconde ! Quelques minutes de marche et ça recommence, nous voyons de nouveau une tortue arriver sur la plage, nous la laissons de nouveau trouver son chemin seule dans le noir complet. Soudain deux hommes arrivent avec leurs lampes torche et se posent sur un tronc d’arbre à côté.
Nous nous posons des questions, ils n’ont pas l’air d’être des touristes car ils ne s’y intéressent pas et ils nous semblent avoir des sacs. Nous pensons tout de suite à des trafiquants d’œufs qui prennent les œufs des tortues pour les revendre.
Cela est complètement interdit surtout en cette saison où les tortues ne sont pas nombreuses à pondre !
Ayant eu la joie de voir la première tortue pondre, nous décidons de veiller sur celle-là sans la regarder. Jocelyn reste donc à ses côtés pendant que je décide d’aller parler à l’un des deux hommes (l’autre est parti chercher d‘autres tortues).
J’entame la conversation en lui demandant s’il fait partie d’une association pour la protection des tortues et ce dernier me dit que oui, c’est alors que je lui pose plein de questions autour des tortues et sur le trafic des œufs et je me rends compte qu’il n’est pas clair dans ses propos, c’est limite s’il ne me dit pas que c’est bien de ramasser les œufs pour les vendre et que de toute façon il y aura toujours des tortues…
Il me tient vraiment des propos douteux et on peut voir à côté de lui des filets et une grande perche. Nous ne savons pas vraiment à quoi cela peut servir, mais nous décidons tous deux de rester là jusqu’à ce qu’ils partent (ce qu’ils font quelques temps après le départ de la tortue, douteux non ?).
Nous avons conscience que ce que nous faisons ne changera pas grand-chose, mais nous faisons les choses comme nous le ressentons par amour de la nature !
Après leur départ, nous marchons quelques minutes et nous apercevons de nouveau trois tortues, décidemment, ou nous avons vraiment beaucoup de chance, ou c’est vraiment la bonne soirée (un peu des deux sûrement) !
Allez, nous avons été bien gâtés pour ce soir, nous allons les laisser tranquille et allons nous reposer dans notre voiture…